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7 juillet 2007 6 07 /07 /juillet /2007 19:27


Die Deutschen erholen sich allmählich vom Trauma des 2. Weltkriegs. 60 Jahre nach Auschwitz und dem Ende des Krieges gilt für viele die Fußballweltmeisterschaft als Symbol für einen neuen und erleichterten Umgang mit der eigenen Vergangenheit.
Das ist jedoch m.E. nur der Anfang einer neuen Beziehung zum eigenen Land, die zu einer allgemeineren Überlegung zur nationalen Idee in Deutschland führen sollte. Das deutsche intellektuelle Leben, das eindeutig so reich ist, beweist vielleicht noch eine gewisse Schüchternheit, was die Erneuerung der deutschen nationalen Idee anbelangt. Das Problem ist also das folgende: was ist das politische Projekt Deutschlands 60 Jahre nach dem Ende des Weltkriegs, 20 Jahre nach der Wende und 5 nach der Einführung des Euro?
Eine neue und adäquate nationale Idee sollte (unter anderen) diese Frage beantworten: was will Deutschland? Was will es sein? Und wozu? Hier beschränke ich mich nur auf einige mögliche Ziele, die eine neue nationale Idee definieren könnte. Auf die wenigstens so entscheidende Frage des „Wie“ komme ich später zurück.
Es steht erstens außer Frage, dass die für jede Demokratie konstitutiven Werte ein wesentliches Element dieser neuen nationalen Idee sein müssen: Schutz der Grundrechte (Meinungsfreiheit, Unantastbarkeit der Menschenwürde, Pressefreiheit, Privateigentum usf.) und ihrer Bedingungen (parlamentarische Demokratie, Sicherheit, Volksouveränität).
Aber es muss zweitens auch ein klares Bewusstsein der Interessen Deutschlands geben. Der für das Nachkriegsdeutschland typische Pazifismus war nur eine vorläufige und gut verständliche Antwort auf die Niederlage von 1945. Aber ein klares Bewusstsein der Bedeutsamkeit der außenpolitischen und insbesondere der europäischen Politik ist dabei notwendig, das nicht bloß als ein vager lästiger Begriff aufzufassen ist, sondern als das Herz der gesamten deutschen Politik. Es liegt an der deutschen Geschichte aber auch an der geographischen Situation Deutschlands, dass es für seine Nachbarn ein Problemland ist.
Ein Land, das sich im Herzen Europas befindet und dass keine natürlichen Grenzen besitzt, ist von Natur her dazu bestimmt, in Konflikte mit seinen Nachbarn oder wenigstens in Schwierigkeiten mit ihnen zu geraten. Ein Land mit einer solchen Geschichte muss sich außerdem darüber im Klaren sein, dass jedes Wort, jede Idee oder jeder Vorschlag aus Deutschland sehr schnell und sehr einfach als eine mögliche Gefahr für seine Nachbarn interpretiert wird. Die große Herausforderung für die neue Bundesrepublik ist, dass es einen dritten Weg zwischen der Machtlosigkeit (wie während des heiligen Reichs deutscher Nation) und der Gefährdung des europäischen Friedens aufgrund seiner Machtansprüche (wie während des dritten Reichs) zu finden hat.
Deutschland hat von daher ein besonderes Interesse an der europäischen Konstruktion. Wenn Deutschland den Frieden in Europa braucht (wie die Geschichte zureichend bewiesen hat), dann muss es ein aktiver und bewusster Akteur einer wohl verstandenen Politik des nationalen Interesses werden. Deutschland darf keine Illusionen hegen: jeder Rückschlag für Europa ist auch ein Rücktritt für es selbst.
Man kann sich aber fragen, ob dies allen deutschen Politikern und Intellektuellen klar ist, die sich sehr oft mit den gewöhnlichen föderalistischen Parolen begnügen und ob sie wirklich die akute Wichtigkeit Europas für die eigenen Interessen ihres Landes wahrnehmen.
Eine neue Reflexion hinsichtlich der Rolle Deutschland im Nahosten, Afrika, Asien und gegenüber Russland und die USA ist auch höchst notwendig. Man kann sich den Eindruck nicht verwehren, dass Deutschland sich damit begnügt, seine untastbare Freundschaft zu Israel auszusprechen, Afrika den Franzosen, den Amerikanern und immer mehr den Chinesen zu überlassen, und einen Zickzackkurs in ihren Beziehungen zu Russland und den USA verfolgen.
Die hier dargestellte Verteidigung einer erneuerten Politik, die im Dienste der Interessen Deutschland und seiner Bürger steht, ist sicherlich hochanspruchvoll. Aber das Schicksal Deutschlands ist das von ganzem Europa, weil Deutschland das politische Laboratorium für das Nachkrigeseuropa ist. Ein Europa, das an sich selbst glaubt und sich klare Ziele gibt. Ein Europa, das das schöne Wort von nationaler Identität rehabiliert, für das der Begriff von nationalem Stolz mehr eine Aufgabe ist, der Vergangenheit seines Landes würdig zu sein als eine sinnlose Eitelkeit.

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20 juin 2007 3 20 /06 /juin /2007 15:55


Le moins que l’on puisse dire est que l’école est au centre des débats publics en France. Quelque part on en parle presque trop lorsqu’on voit à quel point les choses restent telles quelles. Parler de l’école, c’est parler d’un double échec : celui de notre incapacité à transmettre un certain nombre de savoirs fondamentaux aux enfants et jeunes gens (taux d’analphabétisme très fort à la sortie du primaire, orthographe désastreuse jusqu’à l’Université, méconnaissance souvent effarante en l’histoire, littérature ou en sciences). Echec aussi à mettre fin aux pratiques des « pédagogistes » défenseurs de théories égalitaristes, utopiques et relativistes que ni les critiquent ni le niveau si désastreux de bien des élèves ne désespèrent.
Le débat sur l’école part néanmoins souvent d’une prémisse implicite fausse selon moi : on peut parler de la refondation ou de l’école sans voir dans ces projets la base d’un véritable projet de société. La première question à se poser n’est pas quelle école nous voulons mais quelle société nous voulons. L’école est en effet le dernier foyer inexpugnable de socialisation, d’éducation et d’instruction dans un société où les communautés traditionnelles (famille, Eglises, armée, patrie) ne sont plus à même de transmettre des valeurs et règles de vie qui permettaient aux individus non seulement d’apprendre à vivre avec les autres mais aussi d’interpréter le monde.
Je pense que l’idéal d’une société ne peut pas être une égalité sociale absolue. Il faudrait plutôt l’existence d’inégalités sociales justes c’est-à-dire fondées sur les différences de mérite et de travail. Il est normal que quelqu’un qui travaille plus, fasse davantage d’efforts obtienne plus de reconnaissance et une meilleure position sociale. Mais ce n’est possible que si les individus ont les mêmes chances au départ. Sinon on entérine les inégalités sociales de départ et ce qui se présente comme une possibilité d’ascension sociale n’est qu’un vaste jeu de dupe. Les inégalités sociales de départ doivent être annulées et compensées tout à la fois dans les écoles au nom de l’égalité des chances qui loin d’être une notion à laquelle on se réfère vaguement dans la rhétorique pédagogique doit redevenir la corollaire de la notion d’effort et la base d’une vision de la société assumée et consciente. Ce que je défends c’est une vision de la société où l’inégalité non pas simplement tolérée comme un mal nécessaire mais comme une source de justice. Ce que je défends c’est une école comme lieu de transmission d’un savoir et de compétence, de développement du goût et du jugement qui serait mise entre autres au service d’une vision claire de la société. Seule une école qui prendrait très au sérieux la notion d’égalité des chances peut être la condition de possibilité d’une société juste.
Les inégalités sociales, quant à elles, doivent être annulées au maximum en prenant comme critères de sélection la maîtrise de savoirs et de compétences qui sont indépendants du groupe sociale d’origine. Le livre de Bourdieu et de Passeron « La Reproduction » malgré tous ses défauts et avec lequel je suis en profond désaccord dessine néanmoins ce qu’il ne faut pas faire : prendre comme outil de sélection des élèves un savoir acquis dans le cadre familial ou social d’origine de l’enfant. Dans ce cas, en effet, on ne sélectionne pas les plus méritants mais ce qui ont eu l’heureuse idée de naître là où il fallait. Ceci rend d‘autant plus pertinent la sélection via les matières scientifiques, les Lettres, les langues et l’histoire et non pas par le sport, le dessin, la culture générale ou « la technologie » enseignées dans les Collèges français. Ces dernières matières relèvent en effet de savoirs et de compétences facilement accessibles en dehors de l’Ecole et qui ne fournissent donc en rien des critères satisfaisants de sélection.
Mais les inégalités de fait doivent être également compensées et c’est ici que les notions de « discrimination positive » a un sens. Elle consiste à vouloir rééquilibrer par des mesures volontaristes tels l’existence de quotas dans les examens d’entrée pour les couches « défavorisées » ou par une « augmentation des moyens » (le grand mot de l’Education nationale française) en faveur de ces mêmes groupes. Ces mesures de « discrimination positive » sont la traduction en fait de la prise de conscience que le principe théorique et philosophique d’égalité des chances est trop abstrait et ne prend pas en compte la réalité sociale. Cette idée me gêne néanmoins quand elle amène à instaurer des quotas. On ne prend alors quelqu’un non en raison des ses capacités mais de son sexe, de sa couleur de peau ou des origines sociales. Ce ne sont plus les mérites de la personne qui compte mais ce qu’elle est. Je défendrais donc la notion de « discrimination positive » sous sa forme la plus faible et comme volonté de « donner plus à ceux qui ont moins ». Il faudrait cependant toute sa consistance à cette idée et identifier tous ceux qui ont moins. Ceux qui ont moins pour des causes liées à la famille, sociologiques et psychologiques. Et ce en dehors de toute grille de lecture idéologique à la différence de bien des sociologues tels Bourdieu et Passeron.
J’insiste au passage sur la notion de causes psychologiques de l’échec scolaire. La dyslexie, le bégaiement, les troubles du sommeil, la suractivité : autant de phénomènes psychologiques (au moins en partie) à l’origine des mauvais résultats. J’insiste également sur les causes familiales qui déterminent la réussite ou non à l’école : la situation familiale (famille divorcée, nombreuse, recomposée) ou le rapport des enfants aux parents et l’état psychologique de ces derniers (parents violents ou alcooliques).
Mais pour prendre en compte ces problèmes il faut sortir des interprétations des mauvais résultats à l’école comme simple résultante de données sociologiques. Et il est étonnant que ces problèmes soient assez souvent négligés par bien des sociologues et « experts » en pédagogie et qu’ils mettent souvent en avant (pour ne pas dire uniquement) des mesures ciblant des groupes sociaux « dominés » (terme cher aux marxistes tels Bourdieu) et non des individus en difficulté. Pour être sincère je pense que la situation des enfants en difficulté pour des raisons psychologiques ou familiales est peut-être la plus difficile de toutes. On sort d’un milieu social souvent avec difficultés: on se libère peut-être encore plus difficilement de souffrances psychologiques. Bien sûr il existe des psychologues scolaires et les enseignants ne sont bien sûr pas tous des imbéciles insensibles. Je crains cependant que malgré toute la rhétorique « sociale » et « solidaire » nos marges de manœuvre soient limitées. Nous avons en effet peut-être trop tendance à voir dans l’Etat la seule instance capable de mettre en place des politiques d’entraide et de soutiens aux faibles et à considérer que donner des subsides en « augmentant les moyens » ou en créant des aides sociales suffit pour mener une politique véritablement solidaire.


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18 juin 2007 1 18 /06 /juin /2007 17:50


Die heutige und so viele Leidenschaften hervorrufende Diskussion um die Einführung von sog. Studiengebühren in einigen Bundesländern verrät sehr viel über den Rückfall von vielen jungen Erwachsenen und vielleicht von der heutigen Gesellschaft in das Alter der Kindheit. Dass man im Namen einer allen offenen Universität die Tatsache hervorhebt, dass die Einführung von Studiengebühren den Zugang zu den Hochschulen vielen versperren würde, ist naheliegend und vollkommen legitim. Dass man sich aber nie fragt, ob die Stundenden nicht dafür schuld sind, dass es der deutschen Universität finanziell so schlecht geht und ob sie nicht selbst etwas dafür machen könnte, um den Staat weniger Geld zu kosten, ist, gelinde gesagt, wirklich überraschend. Die Überzeugung, dass die Anderen einfach mehr zahlen müssen (die „Reichen“, die großen Firmen, die Länder, der Bund usf.), scheint allen oder wenigstens vielen selbstverständlich zu sein. Viele Stundenden bleiben Jahre an der Universität (einige brauchen sogar 20 Semester, um den Magister zu erlangen), können absolut unvorbereitet zu den Seminaren gehen, verfügen über wunderschöne Universitätsbibliothek und Stipendien, von denen Studenten aus anderen Länden nur träumen können. Aber niemand sagt: wir sind selbst dafür schuld, dass die Länder neue Einkommensquellen finden müssen. Und niemand sagt: wir sind gegen die Studiengebühren und als verantwortliche Bürger schlagen wir Sparmassnahmen vor.
Nein, wir leben im Zeitalter des Immermehr und des Ich-habe-soziale-Rechte-aber-keine-individuelle-Verantwortung. Jeder kennt wenigstens für ein paar Jahre diese Einstellung: sie ist in der Tat typisch für die Kindheit. Ich bin in einer Schlägerei verwickelt aber der andere hat angefangen, nicht ich. Ich will neue Spielzeuge aber ich stelle mir nicht die Frage, wie man sie mir leisten kann. Oder man ist dann kein Kind mehr, sondern schon ein kleiner Erwachsener.
Diese Einstellung verrät auch sehr viele über die von vielen Bürgern in den westlichen Ländern. Viele sehen sich als Kunden des Ladens Staat und denken, dass sie immer vom Staat fordern können und dass sie gleich Kunden sind, die über eine Kreditkarte ohne Ausgabegrenzen verfügten. Sie verstehen einfach nicht mehr, dass der soziale Staat nur für bestimmte Grunde existiert: um die Lücken und Mängeln des auf sich selbst überlassenen Markts zu kompensieren, um von Unfällen im Leben und Armut zu schützen, um, in einer keynes’schen Perspektive, die Wirtschaft anzukurbeln usf. Aber die finanzielle Unterstützung des Staats ist alles andere als selbstverständlich. Die Logik sollte sein: ich bin für meine Akte verantwortlich, ich habe mich entschieden zu studieren, ich muss selbst dafür sorgen, dass ich kein Last für die anderen werde. Diesem selbstverständlichen Grundsatz sollt ein anderes folgen: aber wenn meine soziale und wirtschaftliche Lage so ist, dass ich nicht zur Universität gehen kann, dann kann ich aufgrund meiner sozialen Lage eine finanzielle Hilfe von Staat fordern. Aber die Logik von vielen scheint eher zu sein: ich bin selbst an der Universität zufällig gelandet und gehe davon aus, dass der Staat mir etwas schuldet, das ich beanspruchen darf: ein in der Dauer nicht begrenzter Aufenthalt an der Universität.
Es geht jedoch in meinen Augen nicht darum, Studenten zu kritisieren. Wie könnten sie verstehen, warum und bis zu welchem der Sozialstaat möglich ist, während viele (Politiker, Intellektuelle, Gewerkschaftler oder einfache Bürger) sich diese Frage nicht stellen? Was heute Deutschland und den meisten westlichen Ländern fehlt, ist eine Reflexion über die Notwendigkeit und Grenzen des Sozialstaats, die die klassischen Kritiken der Liberalen am Wohlfahrtsstaat und die oft unverantwortlichen schönen Absichten der Linke überwindet. Eine Reflexion, die sich einfach fragen würde: warum denn der Sozialstaat? Die heutige Krise um die Einführung von Studiengebühren kann also nicht rein soziologisch oder psychologisch erklärt werden (mit Begriffen wie der des Egoismus zum Beispiel). Sie ist das Symptom für eine Gesellschaft, die sich vor zwei Fakten befindet: einerseits eine bei vielen anwesende Forderung nach sozialen Ausgaben und Transferleistungen und andererseits die Notwendigkeit die Ausgaben des Staats zu begrenzen und zu rationalisieren. Nur eine genaue Untersuchung zum Begriff des Sozialstaats könnte diese Dichotomie überwinden. Aber einer solchen Rückbesinnung ermangeln wir gerade heute.
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18 juin 2007 1 18 /06 /juin /2007 17:48

La tolérance est un des fondements si ce n’est le fondement de la vie en société. Elle doit être totale sauf en cas d’insultes ou d’injures : cas sans doute difficiles à déterminer selon les situations. Ce principe n’en repose pas moins sur une saine logique. La tolérance est ce qui permet de vivre ensemble car elle est synonyme d’acceptation des opinions, idées et propos de l’autre. Elle est dans le fond la conséquence de la multiplicité des opinions au sein de la société et de la nécessité d’un débat public réel donc contradictoire voire violent. Elle est inséparable de la confiance dans la solidité du tissu social et de sa résistance à la confrontation des avis.
Ces remarques banales en elles-mêmes sont pourtant régulièrement oubliées aussi bien
par nos législateurs peut-être bien intentionnés mais d’une extrême maladresse que par ceux qu’il convient d’appeler la bien-pensance. Je pense ainsi, par exemple, que même les opinions racistes, antisémites ou négationnistes ont droit d’être exprimées et défendues en public. On a le droit de dire : je n’aime pas les Noirs, les Arabes, les Juifs. On a le droit de dire qu’on ne croit pas en la réalité des chambres à gaz. On a le droit d’avoir des opinions machistes.


Cette liberté fondamentale est malheureusement attaquée sur deux fronts. D’abord par des lois dites « mémorielles » qui ont pour but d’interdire l’expression de certains avis tout comme on interdit certains actes. La loi la plus claire à ce sujet est la loi Gayssot qui est tristement explicite : « Article 24 bis. - Seront punis des peines prévues par le sixième alinéa de l'article 24 ceux qui auront contesté, par un des moyens énoncés à l'article 23, l'existence d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité tels qu'ils sont définis par l'article 6 du statut du tribunal militaire international annexé à l'accord de Londres du 8 août 1945 et qui ont été commis soit par les membres d'une organisation déclarée criminelle en application de l'article 9 dudit statut, soit par une personne reconnue coupable de tels crimes par une juridiction française ou internationale. »
De manière plus générale je m’oppose à une tendance extrêmement grave consistant à vouloir restreindre la liberté de pensée elle-même. Je pense que cette restriction est tout simplement attentatoire aux libertés fondamentales et proprement aliénante. J’espère ne pas céder à ce que les Allemands appellent la « Grosssprecherei » c’est-à-dire à une tendance à l’enflure verbale en disant cela mais plutôt mettre le doigt sur une dérive plus grave qu’on ne croit.
Ainsi le « politiquement correct » par exemple a bien pour conséquence non pas d’interdire certains mots mais d’empêcher certaines idées. On n’a plus le droit de considérer qu’il existe des Arabes mais « Beurs » ou des « Magrébins », des Noirs mais des « Blacks », des clochards mais des « sans domicile fixe», des Juifs mais des « Israélites », des gros mais des « personnes en surpoids » etc. Le politiquement correct n’impose pas des mots mais une grille de lecture du monde. Il n’y a pas en France des Français d’origine arabe ou africaine qu’une grande partie de la population (mais aussi eux-mêmes en partie) considère comme des étrangers mais des « Beurs » et des « Blacks » dont on ose à peine dire qu’ils ne sont pas blancs. Il n’y a pas en France des clochards vivant de la mendicité et des aides d’Etat mais des gens obligés de changer de domicile à date régulière, pardon, je voulais dire des « sans domicile fixe ». Il n’y a pas non plus de gros victimes de dispositions génétiques défavorables ou ayant une mauvaise hygiène de vie mais des individus en « surpoids » et donc pas à peine moins mince que les autres. Ceci me rappelle hélas la novlangue du roman 1984 de Georges Orwell dont la fin n’était pas la mise en place d’un langage plus riche et plus adapté à la propagande socialiste. Son but était bel et bien d’empêcher le libre exercice de la pensée en simplifiant et en détruisant systématiquement le langage.


Cette bien-pensance au sens propre du terme repose sur deux institutions : les médias et en partie l’école. Dans le fond il s’agit d’empêcher les gens de penser ce qu’ils veulent en leur jetant l’opprobre publiquement. L’humiliation, le terrorisme intellectuel, les moqueries et les rires toujours fatals au pays de Voltaire comme a dit une fois Alain Finkielkraut. Tout ceci fonctionne comme un ensemble de mécanismes qui semblent être guidés quasiment par une main invisible. Citons d’abord nos habiles législateurs. La loi Taubira précise ainsi: « Article 2. Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l'esclavage la place conséquente qu'ils méritent. La coopération qui permettra de mettre en articulation les archives écrites disponibles en Europe avec les sources orales et les connaissances archéologiques accumulées en Afrique, dans les Amériques, aux Caraïbes et dans tous les autres territoires ayant connu l'esclavage sera encouragée et favorisée. » Non, le but de l’école n’est pas de dire ce qu’il faut penser mais de permettre de penser. L’école n’a pas pour but de mettre des idées bien précises dans la tête des élèves mais de leur permettre de développer une vision critique, rationnelle et différenciée du monde et des êtres. Elle ne doit pas insister sur l’esclavage ou sur la Shoa en tant que tels mais faire comprendre et connaître l’ensemble des évènements nécessaire pour une bonne compréhension du monde passé et actuel.
Les médias sont l’autre outil de pression et ô combien efficace. On se souvient tous de la polémique autour de l’affaire Renaud Camus, des propos de Le Pen sur la Shoa ou sur l’inégalité des races, des propos contre les homosexuels de Christian Vanneste, de la campagne menée constamment par les « chiennes de garde » (nom qui en dit long) contre les machistes ou mal-pensants anti-féministes etc. Ce qui me frappe ici c’est qu’on ne cherche même pas à réfuter ces idées par des faits et des raisonnements. La première réaction de beaucoup est morale. On tient l’autre en tant que personne pour un salaud et on lui refuse le statut de personne pensante pour en faire un individu rempli de haines, un raciste ou un machiste attardé. Et dans le fond pour un assassin. Dites « sale Juif » et vous voici transformé en nouvel Eichmann. Dites « sale nègre » et vous êtes alors un nouveau négrier. Dites « mal baisée » et vous voici responsable de l’excision et du sort fait aux femmes dans le monde.


Manière étonnante de faire. Elle refuse tout simplement de se placer sur le terrain de la discussion, de la démonstration et du débat. Ce ne sont pas les mots ou les idées qui sont dangereux mais les actes. Si vous voulez lutter contre la haine et la sottise ayez confiance en l’intelligence de l’autre et soyez tolérants. Pour cela il faut se rappeler que la démocratie repose non sur l’exclusion de certaines idées mais sur la capacité à affronter leur choc et leur violence.



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15 juin 2007 5 15 /06 /juin /2007 01:42


Die deutsche Wiedervereinigung hat nicht stattgefunden. Man darf den bisherigen Prozess der politisch-institutionellen Einigung und wirtschaftlichen Annährung mit einer genuinen Wiedervereinigung des deutschen Volks nicht verwechseln. Die einen zahlen für die anderen und alle sind Bürger desselben Staats. Aber man kann nicht sagen, dass es heute wirklich ein gemeinsames nationales Bewusstsein in den alten und in den neuen Bundesländern gibt. Die unter preußischer Führung verwirklichene Einigung Deutschlands wird oft als eine Einigung „von oben“ bezeichnet. Die Wiedervereinigung aber beruht auf der Illusion, dass sie „aus untern“, aus der Subtanz der deutschen Bevölkerung stattgefunden hat. Nein, die Deutschen sind kein Volk.
Das Problem ist aber nicht, dass man es nicht weiß: das gegenseitige Gefühl von Abstand und sogar von Verachtung ist allen klar. Das Problem ist eher, dass es einfach nicht gestellt wird. Niemand, ich sage ja niemand, sagt: wir mögen uns gegenseitig nicht. Kein Politiker sagt es. Kein Soziologe, kein Schriftsteller, kein Jurist, kein Philosoph sagt es. Weil man es sowieso weiß und weil es weh tut. Jeder weiß, dass der größte Traum Deutschlands der Nachkriegszeit, der eines vereinigten Deutschlands, einfach geplatzt ist. Und genau dieses oft nur dunkel empfindene Problem ist genau das, was die Ursache dieses allgemeinen Schweigens ist. Deutschland hat gescheitert und scheint dazu verurteilt, seine Einheit nicht zu schaffen.
Ein anderes Symptom für diese Tabuisierung ist vielleicht, dass das Problem der Wiedervereinigung rein volkswirtschaftlich gestellt wird. Der westdeutsche gesunde Menschenverstand sagt: wir haben massiv bezahlt und die Ostdeutschen sind uns nicht dafür dankbar. Und die Volkswirten kritisieren inzwischen in ihrem Jargon die bisherigen „Transferleistungspolitik“, Entscheidungen wie die Währungsunion oder die Art und Weise, wie die DDR-Staatsfirmen privatisiert worden sind. Aber Wörter wie „Deutschland“, „Nation“, „Geschichte“, „Politik“ werden nie ausgesprochen.
Das Problem Wiedervereinigung stellen heißt erstens dieses Problem benennen. Ein mit der Psychoanalyse vielleicht vergleichbarer Prozess des Zumausdruckbringens ist höchst notwendig. Die deutsche Öffentlichkeit soll zu einem Sofa für das nationale Unbehagen werden. Der Beitrag der Journalisten und der Medien besteht hier darin, dass sie noch mehr als heute den Menschen die Möglichkeit geben, ihr Gefühl, Unbehagen, Nostalgie ja sogar ihr Hass und Verachtung für das heutige Deutschland und für die West- oder Ostdeutschen zu sagen. Dies kann aber nur sinnvoll sein, wenn es sich nicht um eine weitere Fernsehreportage handelt, sondern um ein allgemeineres Bewusstwerden, das wirklich aus den Deutschen selbst kommt und aus dem Willen, sich über die mit der Wiedervereinigung verbundenen Schwierigkeiten im klaren zu sein.
Aber man muss die Wiedervereinigung auch verstehen und auf den Begriff bringen. Der Beitrag der Soziologen, Philosophen, Juristen oder Schriftsteller muss hier sein, dass sie sich diesem Problem zuwenden und es nicht bloß den Volkswirten überlassen. Weil das nationale Bewusstsein ein Thema ist, das eindeutig einer soziologischen, begrifflichen und empirischen Erläuterung bedarf, und das nicht einfach auf seine sozialtechnischen und wirtschaftlichen Aspekte beschränkt werden kann. Das Problem der Wiedervereinigung ist nicht das der zu massiven Transferleistungen oder der unangeeigneten makroökonomischen Maßnahmen nach 1989, einfach weil es kein nationales Problem gibt, das sich auf volkswirtschaftliche Kategorien reduzieren lässt.
Die heute missgelungene Wiedervereinigung ist aber nur ein Teil einer größeren und vielleicht noch schärferen Frage: was will Deutschland sein? Die nationale Frage, die Frage nach dem, was Deutschland sein will, ist mit der nach der Identität Deutschlands nicht zu verwechseln. Was Deutschland ist, sagt uns das erste beste Lehrbuch zur deutschen Geschichte und zur deutschen Kultur. Aber was Deutschland sein will, kann im Grunde genommen niemand erklären. Denn eine der Schwierigkeiten ist, dass man eben nicht weiß, welches vereinigtes Deutschland man will. Wie könnten denn die West- und Ostdeutschen ein gemeinsames nationales Bewusstsein teilen, wenn man schon nicht weiß, was das nationale Projekt des heutigen Deutschlands ist?
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15 juin 2007 5 15 /06 /juin /2007 01:21





Le XXè siècle fut incontestablement le siècle du politique. Non pas qu’il faudrait oublier l’héritage politique des Grecs, de la Rome républicaine et impériale ou de la pensée politique moderne et de la Révolution française. Mais le XXe siècle a dépassé toutes les autres époques car il a mis le politique au centre de tout.

Car c’est bien une idéologie politique qui a déterminé les rapports sociaux même les plus intimes et privés, qui a amené à mettre en place des fermes et des appartements collectifs en URSS, à prôner une politique nataliste brutale dans le IIIème Reich, à créer la suspicion au sein même du cercle familial en raison de la police politique, niant ainsi la privauté voulue, l’intimité, la solitude et le penchant non imposé et naturel vers l’autre.

C’est au nom d’une idéologie politique qu’une des libertés fondamentales, la liberté scientifique, fut bafouée et mise au service de pseudo-théorie raciale en Allemagne ou biologique en URSS. On ne se contenta plus de nier les découvertes scientifiques, de pratiquer des autodafés - en un mot de refuser la science. Elle devint elle-même une extension pour ainsi dire naturelle et nécessaire des principes politiques.

L’art fut transformé en propagande et ne fut plus considéré comme création personnelle ou imitation de modèles anciens. L’Etat, ne se contentant plus d’être mécène tel Périclès ou Louis XIV, se servit de l’art comme outil (le mot, bien que banal, mérite d’interpeller) de propagande.

L’économie, quant à elle, devait être soumise entièrement aux projets économiques étatiques et organisés par l’Etat de part en part au nom d’un projet de société. Elle ne fut plus considérée comme externe à la politique comme le pensaient les penseurs antiques ni comme devant être laissée à elle-même dans une perspective libérale ou au plus corrigée par un système de redistribution des richesses.

Et surtout, chose étonnante pour quiconque connaît l’histoire des idées politiques, le fondement de la politique et sa fin ne fut plus la pleine réalisation de la nature humaine ou le bonheur de l’individu mais sa transformation en un être nouveau. Le politique ne fut plus le lieu du bien commun d’un ensemble d’êtres distincts mais comme lieu de création d’un nouvel homme. Le totalitarisme, c’est la soumission de l’anthropologique au politique.

Il existe donc, selon moi, une manière propre de penser du XXe siècle car ce siècle incarne de manière exemplaire ce que peut le politique. Il l’a, pour ainsi dire, épuisé. Penser en homme du XXè siècle ne signifie donc pas être en retard sur son époque d’une quelconque façon mais comprendre et garder sans cesse à l’esprit ce que peut le politique, ses fins potentielles, son extension. C’est ce qui fait tout à la fois les limites et la pertinence de cette manière de penser, de cette mémoire peut-être incapable de voir d’autres sources de pouvoirs : la religion, les sciences, l’économie.
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14 juin 2007 4 14 /06 /juin /2007 20:38





En créant ce blog je n'ai pas d'autre ambition que de me faire plaisir. J'avais envie depuis longtemps de publier quelques uns de mes textes. Ils porteront sur la philosophie, la politique, des films ou livres dont je voudrais parler sans soucis de rigueur ou de cohérence entre les différents textes. Je m’imposerai une seule règle (au moins pour quelques temps): publier de manière alternative des articles en allemand et en français. J'espère que vous aurez autant de plaisir à lire ces quelques lignes que j’en ai eu moi-même en les écrivant. Vos commentaires sont les bienvenus: mes je hais la vulgarité, les fautes d'orthographes ou les propos blessants.

Votre humble Pluie fine
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